Les mythes liés à la guerre de Troie

La guerre de Troie se déroula au XIIe siècle avant J.C. À l’origine de cette guerre qui vit les Grecs et les Troyens s’affronter dix ans durant, il y eut l’enlèvement d’Hélène la Grecque par Pâris le Troyen. C’est une armée composée de toutes les forces de la Grèce qui s’embarqua pour venger l’affront.

Il lui fallut la ruse du cheval de Troie pour s’emparer enfin de la ville, mais aussi les malheurs qui frappèrent les vainqueurs, et la revanche des vaincus à travers la fondation par l’un des leurs, Énée, d’une colonie d’où sortirait la puissance romaine. Son récit est fait par Homère dans L’Iliade et relate les événements liés à la dixième année du siège. C’est dans L’Énéide de Virgile que l’on trouve le récit d’épisodes célèbres comme l’introduction du cheval de bois, la mort de Laocoon, le songe d’Enée et la destruction de Troie. L’Iliade est la plus ancienne littérature grecque ; il est écrit dans une langue riche, subtile et magnifique, aboutissement manifeste d’une recherche expressive séculaire, preuve irréfutable de civilisation.

Ce sujet est repris et raconté avec force détails dans l’Énéide de Virgile par le héros éponyme : Après de longues années de guerre, Ulysse, désormais convaincu qu’il faut conquérir la ville par la ruse, suggère de construire un immense cheval de bois et de cacher dans son flanc creux les guerriers les plus valeureux. Une fois le cheval construit, les Grecs s’éloignent de la côte, feignant d’avoir abandonné le siège. Les Troyens décident alors de conduire le cheval à l’intérieur des murs de la ville, mais comme ce dernier est trop grand pour passer par les portes, ils abattent une partie de leurs défenses, signant ainsi la fin de Troie.

Pâris et la pomme de la discorde

Fils d’Hécube et de Priam, roi de Troie ; frère d’Hector, Pâris est le protagoniste de l’épisode de la pomme de la discorde et responsable de l’enlèvement d’Hélène. L’épisode le plus souvent illustré est celui du jugement de Pâris, qui est à l’origine de la guerre de Troie. La légende raconte que lors du banquet de noces de Pélée et Thétis, la déesse de la discorde Éris, offensée de ne pas avoir été conviée, lance sur la table des dieux une pomme d’or portant cette inscription : « Pour la plus belle ». Aussitôt Junon, Minerve et Vénus se disputent la pomme. Pour régler le différent, Jupiter charge Mercure de se rendre sur le mont Ida et de remettre la pomme à Pâris afin qu’il désigne la plus belle des trois rivales. Les déesses se présentent donc à Pâris et tentent de le corrompre pour obtenir la pomme : Junon lui promet la souveraineté sur l’Asie tout entière, Minerve la sagesse et la victoire au combat, Vénus enfin l’amour d’Hélène, la plus belle femme au monde. Pâris choisit Vénus et remet la pomme à la déesse de la beauté.

Hélène de Troie

Hélène, fille de Léda et de Jupiter, est d’une beauté proverbiale. Homère la compare aux déesses immortelles. La jeune femme épouse le roi de Sparte Ménélas et de leur union naît une fille, Hermione. Mais Vénus promet à Pâris de lui donner Hélène, la plus belle femme du monde, en échange de la pomme d’or. C’est cet épisode qui est à l’origine de la guerre de Troie. Ainsi, Pâris se rend à Sparte où il est accueilli avec tous les honneurs par Ménélas, qui ne se doute de rien. Profitant de l’absence de ce dernier parti pour l’île de Crète, le prince troyen enlève Hélène et l’emmène avec lui à Troie. Outré par un tel affront, Ménélas demande de l’aide à son frère Agamemnon, qui appelle à la rescousse tous les princes grecs, les exhortant à déclarer la guerre à Troie. Si les peintres ont fréquemment illustré l’enlèvement d’Hélène, ils ont aussi été inspirés, bien que plus rarement, par le moment où elle est présentée à Priam, père de Pâris, ou encore par l’épisode des noces entre le prince troyen et la reine grecque.

Pâris porte Hélène dans ses bras. Les compagnons de Pâris s’assurent qu’aucun grec n’approche du navire. La créature mi-femme, mi-poisson est une néréide, nymphe de la mer.

La plus belle femme de la mythologie grecque, épouse de Mélénas, roi de Sparte ; Elle provoqua involontairement la guerre de Troie en étant enlevée par le prince troyen Pâris. Le culte d’Hélène était célébré surtout à Sparte, où elle était honorée comme protectrice des jeunes mariés et des adolescents.

L’interprétation de Heemskerck du récit homérique, fut influencée par les versions de l’histoire et a placé les événements parmi les merveilles et les accomplissements héroïques du monde antique. Ce panorama lumineux fait partie des paysages nordiques les plus célèbres du XVIe siècle. Dans ses œuvres à sujet mythologique ce peintre maniériste manifeste des influences de Pontormo et du Parmesan.

L’Iliade met en scène une Hélène dont le cœur balance entre son amant et son mari, sa patrie grecque et sa nouvelle terre d’adoption, Troie. Il y est dit qu’Hélène avait « le doux regret de son mari, de sa cité et de ses parents » (chant III). Le fait est que, après la chute de Troie, Hélène et Mélénas se réconcilient et reprennent la vie commune à Sparte, où ils auront un fils, Nicostratos.

Achille, le héros invincible

Héros de l’expédition grecque contre Troie, fils de la nymphe Thétis et du mortel Pélée, Achille est l’un des personnages centraux de l’Iliade. Après sa naissance, sa mère Thétis le plonge dans le Styx pour le rendre immortel. Son talon, par lequel elle l’a tenu, restera le seule partie de son corps à jamais vulnérable. Par la suite, lorsqu’un oracle prédit la mort d’Achille sur les murs de Troie, Thétis le dissimule parmi les filles du roi Lycomède, à Scyros, en le déguisant en femme. Mais le russe Ulysse parvient à démasquer Achille et à l’emmener avec lui à Troie. Au cours de la deuxième année de guerre, à la suite d’un duel féroce avec Agamemnon, le héros décide de se retirer des combats. Les Troyens prennent alors l’avantage, et ce n’est que lorsque Hector tue son ami Patrocle qu’Achille reprend les armes et anéanti le prince troyen dans un combat singulier. Les nombreux récits de la mort d’Achille s’accordent sur le fait qu’il meurt d’une flèche au talon, son unique point faible.

La créature mi-homme, mi-cheval est Chiron, le plus sage des Centaures, éducateur de héros célèbres, dont Pélée et Achille. Le garçon qui s’entraîne au tir à l’arc est Achille, à qui Chiron apprend l’art de la chasse.

Quand Thétis sut que le destin d’Achille était de trouver la mort devant Troie, elle fit l’impossible pour le détourner de l’art de la guerre en général, et de cette guerre-ci en particulier. Mais sa réputation de combattant hors pair était déjà devenue légendaire. Ulysse le conduisit à Agamemnon, le roi de Mécènes et commandant en chef de l’expédition des Grecs contre les Troyens. Bien qu’il n’ait pas dû allégeance à Agamemnon, Achille ignora le conseil de sa mère et s’embarqua aux côtés de l’orgueilleux roi, emmenant avec lui son compagnon Patrocle.

Pour venger la mort de Patrocle, Achille affronte Hector en combat singulier au cœur de la bataille. Dans sa fureur barbare, Achille s’acharna sur le cadavre sanglant d’Hector en le traînant pendant douze jours derrière son char autour de la tombe de Patrocle. Achille mourut lui même peu après, quand Apollon guida la flèche empoisonnée de Pâris vers le talon demeuré vulnérable du héros.

Hector, le plus vaillant des Troyens

Hector, fils du roi troyen Priam et d’Hécube ; frère de Pâris. À la tête de l’armée troyenne, Hector perça les lignes de défense des Grecs. Seule l’intervention de Jupiter sauva ces derniers, refoulés dans leur camp jusqu’à leurs navires. C’est alors que Patrocle, le compagnon d’Achille, se dressa contre Hector et trouva la mort dans ce duel où Apollon apporta son soutien au chef des Troyens. Le vainqueur dépouilla Patrocle de ses armes – qu’Achille lui avait prêtées – et s’en empara. Fou de rage et de douleur, Achille jura de venger la mort de son ami. Dans les combats qui suivirent, le retour d’Achille sur le champ de bataille suffit à faire reculer les Troyens. Hector resta seul alors pour l’affrontement final. Espérant épuiser son adversaire à la course, il prit la fuite, mais Achille luis donna la chasse tout autour de Troie. Andromaque, l’épouse d’Hector, qui suivait la scène du haut des remparts, vit la lance du Grec transpercer la poitrine du Troyen. Alors qu’Hector agonisait, Apollon lui accorda l’ultime satisfaction de prédire la fin, imminente à Achille.

Les artistes ont surtout été inspirés par l’épisode des adieux d’Hector à son épouse Andromaque et à son fils Astyanax. Homère raconte que le héros, avant de partir à la guerre, prend congé d’eux aux portes de la ville. L’enfant épouvanté par l’armure de son père, se réfugie dans les bras de sa nourrice. Hector ôte alors son rutilant casque à plumes et prend son enfant dans ses bras en exprimant la désir qu’il devienne un jour plus fort que son père.

Bien qu’inférieur, de peu, à Achille en tant que pur combattant, Hector était probablement le meilleur des chefs. Il n’était pas aussi fier et vindicatif qu’Achille, et passait pour un homme vertueux, doublé d’un bon mari et d’un bon père. San soute pressentait-il que les Troyens perdraient finalement la guerre et qui lui-même y laisserait la vie, mais il pensait qu’en accomplissant son devoir jusqu’au but, il gagnerait au moins une mort glorieuse. Le Moyen Âge verrait en lui l’incarnation de l’idéal chevaleresque.

Dans ce tableau, le peintre néoclassique David représente Hector qui git sans vie. La tête du héros est couronnée de laurier, symbole de gloire. Andromaque, épouse du héros, veille sa dépouille. Les armes posées à terre sont celles d’Hector. Au premier plan, le fameux casque à plumes qui épouvanta le petit Astyanax.

Thétis, mère protectrice

Mère d’Achille, Thétis est sans doute la plus célèbre des Néréides (nymphes marines). Selon une légende, Jupiter et Neptune s’éprennent tous deux de la nymphe des mers, mais un oracle leur prédit que le fils né de leur union avec elle sera plus grand que son père. Thétis est donc donnée en mariage à un mortel, Pélée, roi de Phthie, en Thessalie. Au banquet de leurs noces, tous les dieux sont invités, à l’exception d’Éris. Offensée, la déesse de la discorde se venge en jetant sur la table des dieux la célèbre pomme d’or qui est à l’origine de la guerre de Troie. La figure de Thétis apparaît surtout dans l’Iliade. La nymphe cherche à protéger son fils par tous les moyens, car un oracle lui à annoncé qu’il mourrait en combattant Troie. Suite à la querelle qui oppose Achille à Agamemnon, elle obtient de Jupiter que les Grecs soient vaincus tant qu’ils n’honoreront pas son fils. Plus tard, lorsqu’il perd ses armes – qu’il avait remises à Patrocle, lequel est tué par Hector – Thétis se rend à la forge de Vulcain pour le prier d’en fabriquer de nouvelles. Enfin, elle tente d’empêcher Achille de se venger d’Hector, car elle sait que cela causera sa mort.

Le couvre-chef ailé, ou pétase, est l’un de attributs de Mercure. Éris lance sur la table du banquet la « pomme de la discorde ». Jupiter, le roi des dieux porte une couronne. La divinité casquée est Minerve. La couronne d’épis de blé est l’un des attributs de Cérès. La couronne de laurier est l’un des attributs d’Apollon.

Ce peintre maniériste nous offre une vision ludique du mariage de Thétis. Les corps allongés aux poses sophistiquées est une expression caractéristique de ce style né en Italie et qui se diffuse dans la reste de l’Europe. Le peintre est connu comme membre des maniéristes de Haarlem.

Énée, l’acteur principal de l’Enéide

Fils d’Anchise et de Vénus, Énée est l’un des meilleurs guerriers troyens ; fondateur d’un État en Italie dans la mythologie romaine. La plus belle légende d’Énée commence avec son évasion de Troie en flammes pour culminer, au terme de voyages périlleux, avec son arrivée en Italie, où il fonde un nouvel État. Pour les Romains, Énée était un héros national. Selon l’Énéide, l’épopée que Virgile lui consacre, Énée parvint à échapper au massacre des Troyens avec son épouse Créuse, leur jeune fils Ascagne et son père Anchise. Mais dans cette nuit d’horreur, Créuse se perdit et on ne la retrouva jamais. Plus tard, Énée verrait son ombre l’enjoindre d’aller fonder une autre Troie. Énée et les siens erraient à l’aveuglette. Junon fit lever une tempête pour anéantir leur flotte, qui alla s’abriter dans le port de Carthage. C’est là qu’Énée, sous l’influence de Junon, tomba amoureux de la reine Didon. Le cœur brisé, il accomplit finalement son destin en mettant le cap sur l’Italie. Mais, tandis qu’il regardait s’éloigner le rivage carthaginois, il vit les flammes du bûcher funéraire de Didon qui s’était tué de désespoir.

Selon Virgile, Vénus, mère et protectrice d’Énée, apparaît au héros en tenue de chasseresse au moment de son arrivée à Carthage. Cupidon tire une de ses flèches sur Énée, faisant allusion à sa future passion pour Didon.

Malgré les embûches semées par Junon, Énée réussit enfin à atteindre Cumes (dans la baie de Naples), où il consulta la Sibylle, une vieille prophétesse qui le guida vers les Enfers. Là, l’ombre de son père, mort au cours du périple vers Carthage, révèle à Énée que Rome, l’État qu’il allait fonder dans le Latium, régnerait un jour sur le monde méditerranéen et au-delà.

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Bibliographie

Hamilton, Edith. La Mythologie, ses dieux, ses héros, ses légendes. Marabout, 1997
Lefèvre, Thierry. 13 histoires pour découvrir les amours des dieux. Somogy, 1998
Bertherat, Marie. Les Mythes racontés par les peintres. Bayard jeunesse, 2000
Impelluso, Lucia. Dieux et héros de l’Antiquité. Éditions Hazan, Paris, 2001
Denizeau, Gérard. La mythologie expliquée par la peinture. Larousse. 2017