L’exposition Le New York de Hopper du Whitney Museum of American Art retrace la fascination constante de l’artiste pour la ville, révélant une vision de New York qui est autant une manifestation de Hopper lui-même, qu’un témoignage de la ville qui l’entoure. En effet, pour Edward Hopper, New York était une ville qui existait aussi bien dans son esprit que sur les cartes, un lieu qui prenait forme par l’expérience, la mémoire et l’imagination collective. À la fin de sa vie, il a déclaré : « C’est la ville américaine que je connais le mieux et que j’aime le plus ».
Tout au long de sa carrière, lors de ses fréquentes promenades dans le quartier et de ses trajets en train, Hopper a observé attentivement la ville, affinant sa compréhension de son environnement architectural et des particularités de l’expérience urbaine moderne. Le New York de Hopper n’était cependant pas un portrait exact d’une métropole du XXe siècle. Au cours de sa vie, la ville a connu d’énormes changements, les gratte-ciel ont atteint des hauteurs record, les constructions se sont multipliées dans les cinq districts et la population, de plus en plus diversifiée, a augmenté de façon spectaculaire ; sa représentation de New York est restée à l’échelle humaine et largement dépeuplée.
Hopper a laissé de côté la skyline emblématique de la ville et ses points de repère pittoresques tels que le pont de Brooklyn et l’Empire State Building, pour s’intéresser à des endroits peu connus, voire négligés, et à de petits espaces hors des sentiers battus ; il a été attiré par le décalage entre l’ancien et le nouveau, le civique et le résidentiel, le public et le privé, qui capturait les paradigmes d’une ville en mutation. L’influence des relations humaines que Hopper attribue à la ville n’est pas exactement positive. L’univers d’Edward Hopper est fait de solitude et d’isolement de l’homme contemporain.