La personnalité artistique du belge James Ensor (1860-1949) vise notamment à rendre visible l’absurdité et le côté grotesque du parcours de la vie humaine. Formé à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, il étudia Goya, Callot et Turner, puis travailla essentiellement à Ostende dans sa maison musée. Bien vite, il entama une recherche personnelle qui devait jouer un rôle déterminant dans le renouvellement de l’art belge et anticipant les nouveaux courants expressionnistes. Quelques artistes d’avant-garde comme Alfred Kubin, Paul Klee et surtout les expressionnistes allemands se sont inspirés au début du XIX siècle de son œuvre. Si Ensor ne participa pas activement à la culture de son époque, c’est que ses œuvres furent souvent refusées aux expositions en raison de leur excentricité. Solitaire, il plongea dans le monde du fantastique et du grotesque peignant de natures mortes où les masques sont omniprésentes, et des intérieurs peuplés de squelettes et de démons qui sont autant des masques du monde bourgeois. Il laissa également une importante collection de gravures et de dessins ainsi que des paysages et des scènes de la vie quotidienne, où l’enlacement du rêve et de la réalité semblent annoncer le surréalisme. Cette exposition du Kunst Museum de Basel réunit quelque 60 peintures du parcours de l’artiste belge provenant du Musée des Beaux-Arts d’Anvers et des collections suisses.