Le Musée Guggenheim Bilbao et La Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais présentent une grande exposition organisée conjointement, consacrée à l’artiste brésilienne Tarsila do Amaral (1886–1973). Cette rétrospective avait débutée à l’automne 2024 au Musée du Luxembourg à Paris, avant de se déplacer au Musée Guggenheim Bilbao en 2025. Figure centrale du modernisme brésilien, Tarsila do Amaral (1886-1973) est la créatrice d’une œuvre originale et évocatrice, puisant dans les imaginaires indigéniste, populaire et moderne d’un pays en pleine transformation. À Paris, dans les années 1920, elle met son univers iconographique à l’épreuve du cubisme et du primitivisme, avant d’initier, à São Paulo, le mouvement « anthropophagique », prônant la « dévoration », par les Brésiliens, des cultures étrangères et colonisatrices, comme forme à la fois d’assimilation et de résistance.

Ses paysages aux couleurs vives laissent alors la place à des visions insolites et fascinantes, avant qu’une dimension plus ouvertement politique n’apparaisse dans ses toiles des années 1930. Le gigantisme onirique et la géométrie presque abstraite de ses dernières compositions ne font que confirmer la puissance d’une œuvre ancrée dans son temps et toujours prête à se renouveler.

En nous invitant à explorer une modernité brésilienne qu’elle a contribué à façonner bien plus qu’à illustrer, Tarsila do Amaral dévoile à travers son œuvre toute la complexité de ce concept, toujours ouvert à débat, qui soulève des questions identitaires et sociétales qui demeurent très actuelles, tant au Brésil qu’en Europe.

Venant combler un manque de reconnaissance de l’artiste en Europe et présentant quelques aspects inédits de son œuvre, cette rétrospective du Musée Guggenheim Bilbao nous invite au cœur du Brésil moderne et de ses clivages entre tradition et avant-garde, centres et périphéries, cultures savantes et populaires.