Le Musée Guggenheim de Bilbao présente l’exposition Un regard en arrière : Giorgio Morandi et les maîtres anciens dédiée à l’œuvre de Giorgio Morandi (1890−1964), l’un des peintres de natures mortes les plus innovateurs du XXe siècle, qui n’est pas facile à classer. L’apparente simplicité et l’impression subjective d’irréalité qui émane de ses compositions énigmatiques de bouteilles, vases et boîtes, continuent de séduire les spectateurs. Un regard en arrière se penche sur trois de ses antécédents, originaires de trois pays européens différents, en insistant sur les références prémodernes antérieures au XIXe siècle : la peinture espagnole du XVIIe siècle et la tradition du bodegón ; les peintres bolonais depuis la fin du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIIe ; et les natures et scènes de genre de l’artiste français du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Siméon Chardin. Morandi dota ses images de vases, de bouteilles et de boites de toute la théâtralité du Siècle d’Or espagnol, du naturalisme du Seicento italien et de l’intimité que Chardin imprima au monde des objets quotidiens.
Impressionné pendant quelque temps par les peintures métaphysiques de Giorgio de Chirico, il en vint bientôt à rejeter toute association avec le mouvement à la mode pour se concentrer obstinément sur le problèmes fondamentales de son art. Il aimait peindre ou graver des simples natures mortes représentant un certain nombre de vases et de récipients qu’il avait dans son atelier, sous des angles différents et dans des lumières différentes. Il le fit avec une telle sensibilité que il conquit le respect de ses collèges artistes, des critiques et du public par sa quête tenace de la perfection.