Japonismes / Impressionnismes

(jusqu'au 15-07-2018 )

Le Musée des impressionnismes Giverny, présente l’exposition Japonismes / Impressionnismes dédiée à l’impact de l’art japonais dans l’œuvre des peintres de la génération impressionniste et postimpressionniste, des années 1870 à l’aube du XXe siècle. L’ouverture commerciale et diplomatique du Japon en 1868 révéla aux artistes occidentaux une esthétique radicalement différente de celle qui leur était enseignée depuis des siècles. Inlassablement réinterprété, le modèle antique régnait sur les arts depuis la Renaissance. L’art japonais proposait un vocabulaire plastique inédit, qui ne tarda pas à inspirer l’ensemble de la création artistique en Europe et aux États-Unis. L’esthétique de l’Ukiyo-e se fondait sur des codes radicalement différents de ceux enseignés aux élèves de l’École des beaux-arts. L’efficacité de ses images tenait à la vivacité des couleurs, à l’absence de modelé ou de volume des formes traitées en aplats, ainsi qu’à l’originalité de compositions fondées sur l’asymétrie. En outre, comme les impressionnistes, les maîtres de l’estampe ne prétendaient délivrer d’autre message que la célébration de la nature et de la vie contemporaine. Les peintres les plus novateurs furent sensibles au raffinement d’un art qui répondait à leurs aspirations, ouvrant la voie à une véritable révolution esthétique. Depuis les années 1890, l’impact de l’art japonais atteint de sommets chez les Nabis : à cet égard, Vuillard, Denis ou Vallotton n’ont rien à envier à Bonnard, le Nabi japonard.

Regates à Perros-Guirec, 1892, Maurice Denis (Paris, musée d’Orsay
Regates à Perros-Guirec, 1892, Maurice Denis (Paris, musée d’Orsay)

La leçon de l’art japonais assimilée au début du XXe siècle, les peintres se libèrent de l’imitation de la nature dont ils ne retiennent que l’essentiel, son pouvoir d’évocation poétique. Vallotton peint d’éblouissants couchers de soleil à deux dimensions et Bonnard élabore les féeries chromatiques qui ne tarderont pas à inspirer les maîtres de l’abstraction des années 1950. Claude Monet, qui a compté parmi les premiers artistes français à s’intéresser à l’estampe japonaise, décrit inlassablement l’univers bleuté de son jardin d’eau où la végétation et le ciel se mêlent inextricablement dans un jeu de reflets colorés. Le Japonisme a été l’objet de nombreuses expositions et le phénomène s’est révélé si vaste que l’exposition se centre à évoquer ses manifestations au pluriel et préfère parler d’impressionnismes. Au fil de quatre sections, le parcours s’organise selon une logique thématique et chronologique : 1- Geishas, 2- Les peintres collectionneurs, 3- L’estampe impressionniste, 4- Le code a changé. Il rappellera au visiteur que le Japonisme fut brièvement compris comme un avatar de l’Orientalisme, avant de bouleverser beaucoup plus profondément le cours de la peinture occidentale.